RAPHAËL LECOQUIERRE

Raphaël Lecoquierre (FRA)
“Extractions”,Peintures, 2018

FR

Raphaël Lecoquierre (Saint-Cloud, 1988, vit et travaille à Bruxelles) développe un travail artistique associant vidéo, photographie, son, et lumière. Il s’intéresse au pouvoir de persuasion des images, aux désirs qu’elles peuvent susciter et au rapport qu’elles entretiennent avec la mémoire et le temps. Avec une économie de moyens et de gestes, il développe des procédés expérimentaux qui lui permettent de mettre à mal la représentation avec une certaine radicalité. En réponse au flux d’informations visuelles arbitraires et aliénantes qui nous submerge, Raphaël Lecoquierre explore le potentiel évocateur de motifs simples et épurés en adoptant une position de retrait par rapport à la réalisation. Il compose des oeuvres picturales minimalistes évoluant aux frontières de la représentation, suscitant l’émergence d’un espace contemplatif dans lequel le spectateur est invité à se projeter.
Pour PASSAGE il présente un ensemble de tableaux installés au rez-de-chaussée du 3, rue d’Albret. Ces oeuvres sont conçues à l’aide d’un procédé expérimental consistant à prélever la substance colorée de photographies argentiques par oxydation pour déposer l’encre de l’image dissoute sur un support. De ce geste simple répété de manière quasiment performative naissent des tableaux abstraits aux motifs organiques que l’on scrute sans pouvoir les déchiffrer. Tels des blocs de mémoire contemplatifs aux surfaces troubles et indéfinies, ces tableaux invitent le spectateur à faire l’expérience d’une forme poétique autonome à la fois abstraite et poétique. La pureté de leur forme carrée affranchie du paysage et du portrait contraste avec le caractère aléatoire et chaotique du procédé de création. Si la disparition occupe une place centrale dans ce travail, elle ne peut exister sans envisager les conditions de son renouvellement en surface de contemplation. Le spectateur y prend une part active en s’immergeant dans les motifs de couleurs silencieux qui attisent sa propre imagination. Opérant dans une dialectique entre destruction et création, ce travail offre un espace de concentration pure qui questionne les notions d’obsolescence, de mémoire et d’oubli. Les tableaux présentés dans le cadre de la biennale Passage sont réalisés avec l’encre de photographies collectées dans la ville de Bergerac et ses environs.
En plus de décrire le procédé utilisé, le terme ‘extraction’ peut également désigner l’origine sociale de quelqu’un.

EN

Raphaël Lecoquierre (Saint-Cloud, 1988, lives and works in Brussels) develops an artistic work associating video, photography, sound, and light. He is interested in the power of persuasion of images, the desires they can arouse and the relationship they have with memory and time. With an economy of means and significant gestures, he develops experimental methods that allow him to undermine the representation with a certain radicality. In response to the flow of arbitrary and alienating visual information that overwhelms us, Raphaël Lecoquierre explores the evocative potential of simple and refined patterns by adopting a position of withdrawal from the realization. He composes minimalist pictorial works evolving on the borders of the representation, causing the emergence of a contemplative space in which the spectator is invited to project himself.
Raphaël Lecoquierre presents a set of paintings installed on the ground floor of 3, rue d’Albret. These works are designed using an experimental process consisting in removing the colored substance of the oxidation from silver photographs, to place the ink of the dissolved image on a new support. From this simple gesture, repeated in an almost performative way, are born abstract paintings with organic patterns that we scrutinize without being able to decipher them. As contemplative blocks of memory with vague and undefined surfaces, these paintings invite the viewer to experience an autonomous form that is both abstract and poetic. The purity of their squared form freed from the landscape and the portrait, contrasts with the random and chaotic nature of the creative process. If the disappearance occupies a central place in this work, it cannot exist without considering the conditions of its renewal on the surface of contemplation. The viewer takes an active part immersing himself in the silent color patterns that fuel his own imagination. Operating in a dialectic between destruction and creation, this work offers a space of pure concentration that questions the notions of obsolescence, memory and oversight. The paintings presented as part of the Passage biennial are made with the ink of photographs collected in the city of Bergerac and its surroundings.
The term ‘extraction’, in addition to describing the process, can also refer to someone’s social origin.

Creation process.
Detail of “Extractions” series, analog photography ink on stucco, 150x150cm.
“Extractions” series, analog photography ink on stucco, 150x150cm.
“Extractions” series, analog photography ink on stucco, 150x150cm.
Exhibition view, “Extractions” series, analog photography ink on stucco, 150x150cm.
Exhibition view of “Extractions” series, analog photography ink on stucco, 150x150cm.
“Extractions” series, analog photography ink on stucco, 150x150cm.